TESTÉ POUR VOUS Immersion dans une séance de sport électrisante, bien connue du haut niveau, entre chaleur et âge de glace pour soigner sa forme. Découverte à Carro
Cet article a été publié dans le journal La Provence du Dimanche 4 Décembre 2022
Il y a des expériences comme ça qui méritent d’être partagées. Une matinée dans la peau d’un sportif pas comme les autres. Un voyage entre deux mondes, à passer dans presque tous ses états : du chaud au froid presque en un claquement de doigt dans un concept alliant fitness et santé. De 40 °C d’abord à moins 156 °C, tout sauf un fake ! Ici, passer de la fournaise à la douche écossaise prend tout son sens.
En apparence, cela ressemble à une salle de sport comme beaucoup, mais en poussant la porte de l’Institut 33, à un jet de pierre du petit port de Carro, on se rend vite compte que notre séance ne va ressembler à aucune autre. Le concept est alléchant avec une promesse plus que séduisante : “20 minutes d’efforts équivalent à 4 heures de travail en salle de sport en termes de contraction musculaire pure“. Première plongée dans le monde de l’électrostimulation. Une méthode aux multiples vertus : “tonifier, muscler, affiner, raffermir le corps et même un allié antidouleur”, assure l’Institut 33. Tout un art d’une pratique qui a longtemps été l’apanage des sportifs de haut niveau, mais qui s’ouvre depuis peu à un public plus large, même si s’entraîner comme un pro a un prix.
Première surprise : le cadre, zen, mix entre spa et centre de bien-être, le nez chatouillé par cette suave et gourmande odeur d’huiles essentielles. Pour l’ambiance salle de fitness, odeur de sueur, fonte et gros bras, on repassera. Et pourtant, on va bien transpirer, sitôt rempli le questionnaire de santé présenté par notre coach, Marie, qui vérifie qu’on ne présente aucune contre-indication à la pratique du sport.
Dans cette salle d’électrostimulation, on enfile une combinaison bourrée d’électrodes qui permettent un travail profond et simultané de tous les muscles, gainé d’une ceinture connectée au niveau des hanches, “sans fil et fonctionnant par radio fréquence”. Concrètement, des impulsions électriques sont envoyées directement dans la peau. Mais ici, on ne subit pas, pas plus que l’on doit faire l’étoile de mer. À chaque décharge, des mouvements – encadrés par la coach -, nous demandant de contracter nos muscles et de conserver la contraction jusqu’à la fin de la stimulation électrique qui augmente crescendo. Cuisses, fessiers, abdominaux, dorsaux, pectoraux et bras, tout y passe. Et on le sent passer ! Face à un large miroir, les pieds bien parallèles, des squats, puis des mouvements cadencés sur un step, avec des haltères à la main ou des petites balles en mousse qui aident à contracter, pour faire travailler tout son corps. Il suffit de quelques instants pour avoir déjà bien chaud et transpirer. Et niveau cardio, il faut suivre sous les yeux de Marie, à la fois “coach de torture” et de soutien, avec des encouragements qui font du bien.
Presque glacé comme la Reine des neiges
“Une chambre climatique, chauffée par un rayonnement infrarouge long médicalement certifié”, explique Marie. Un concept notamment utilisé par les athlètes de l’Insep, l’Institut national du sport ; mais aussi par le grand Usain Bolt et des footballeurs pros. Un cube qui ressemble à un sauna pour mettre le corps à l’épreuve des conditions extrêmes. Cette cabine facilite l’élimination des toxines par la transpiration qui “permet de brûler de 600 à 900 calories en seulement 30 minutes !” Parmi les bienfaits, outre l’amélioration de la condition physique (quel que soit votre niveau), un effet minceur et une remise en forme au-delà d’être une cure de détox. Sur un vélo, classique ou elliptique, et un écran de télé en guise d’évasion, je goutte de partout en quelques minutes. La bouteille d’eau ne fait pas un pli pour passer le cap. Remis de mes émotions, après avoir fait redescendre la température du corps et un passage à la douche, c’est l’heure de la cryothérapie qui sert tout d’abord à accélérer la récupération.
En maillot de bain, avec gants et chaussons (pour éviter les gelures), on entre dans cette bête curieuse, refroidie par évaporation d’azote liquide. Pour un choc thermique garanti. Le corps entier – sauf la tête – est plongé dans la cabine froide pendant 3 minutes. La basse température a le pouvoir de nous faire du bien. “Le choc thermique permet de libérer de l’endorphine, relâcher les tensions et soulage les douleurs musculaires et les inflammations, précise Marie, évoquant un effet “bénéfique sur la circulation sanguine et même sur les troubles du sommeil”. Une technique glaciale en tout cas pour me congeler presque aussi rapidement que la Reine des neiges. Moins 156ºC, frissons garantis et mission accomplie avec cette étonnante sensation de bien-être à la fin jusqu’à un effet encore plus cool : celui de réduire les courbatures. Le prochain défi : moins 196 degrés Celsius, la bascule ultime. Chiche ?
Pascal STELLA